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La partie 1 de cet article s’est intéressée aux critères de choix, économiques ou pratiques, entre l’organisation de formations de type e-learning ou en présentiel.

Même si ces aspects économiques et pratiques ont leur importance, le but premier d’une formation est quand même le fait de former les gens le mieux possible !

Oublions pour l’instant les aspects économiques et pratiques et projetons-nous vers le résultat de la formation :

• Les objectifs sont-ils atteints ?
• Les compétences ont-elles été correctement acquises ?
• Les participants sont-ils satisfaits, en majorité, de la formation ?
• Y a-t-il eu des abandons ?

Ce sont bien entendu ces questions là qui sont primordiales !
Voici quelques critères de réflexion préalables pour obtenir des résultats de qualité.

Vos objectifs sont-ils uniquement des objectifs de formation ?

Je constate bien souvent, dans les entreprises, que les journées de formation ne sont pas uniquement dédiées à l’apprentissage. C’est aussi l’occasion pour les membres du personnel de se rencontrer, d’échanger leurs points de vue, de partager un repas, de se retrouver au siège central de la société, ou ailleurs, dans un lieu de formation sympathique.
Dans ce cas, la formation prend une toute autre dimension. Il s’agit plus d’une journée « incentive ».
Cet aspect peut-être très important dans la vie de l’entreprise.
Bien entendu, dans ce cas, le e-learning n’est pas adapté.

Faut-il des formations sur mesure ?

Les groupes d’apprenants ont peut-être besoin de formations légèrement différentes avec des exercices et des procédures adaptés au cas par cas. Par exemple des contenus adaptés à leur localisation géographique…
Ces adaptations seraient assez lourdes à mettre en place dans un processus e-learning classique.
Dans ce cas, le blended learning pourrait mieux répondre à la demande.

Vos participants ont-ils tous des niveaux de compétence ou des rythmes d’apprentissage comparables ?

Lors d’une formation en présentiel, les participants ont souvent des avis divergents. Les uns trouvent la formation difficile et trop rapide, les autres, au contraire, s’ennuient.
C’est normal… mais c’est aussi un frein important à la satisfaction des apprenants.
Les personnes qui viennent d’horizons divers peuvent avoir une formation de base, une expérience  et des compétences très variables.
Une formation en ligne peut très bien s’adapter et prendre en compte ces différences.
On pourrait y prévoir des tests et modules optionnels de mise à niveau, des exercices de difficulté progressive, des notions plus ou moins approfondies,…
Chacun pourrait ainsi y trouver le contenu qui colle au mieux à ses besoins.
De plus, chaque personne pourra parcourir la matière à son rythme, simplement la survoler ou au contraire, lire de manière très détaillée chaque point.
Ce problème ne se pose pas pour des groupes plus homogènes, comme les étudiants d’une université. Ils sont en principe tous au même niveau d’apprentissage.

Le suivi individuel présente-t-il un intérêt ?

Lors d’une formation en salle, le formateur peut difficilement répondre aux questions et aux difficultés de chacun. De plus, certains participants prennent facilement la parole et accaparent le formateur, alors que d’autres, plus timides, n’osent pas s’exprimer.
Les formations en ligne, accompagnées de coaching peuvent prendre en compte ces besoins individuels. Chaque participant se sent écouté et soutenu, ce qui est très valorisant.

La formation prépare-t-elle à un test ou un diplôme ?

Si vous devez former un grand nombre de personnes, il vous faudra certainement plusieurs formateurs (ou professeurs s’il s’agit d’une école).
Certains de ces professeurs sont excellents et motivants, d’autres le sont moins…
Si les étudiants doivent ensuite passer un examen de compétence sur cette matière, certains seront avantagés par rapport aux autres.
Par contre, les formations en ligne permettent d’assurer la même qualité de formation pour l’ensemble des apprenants.

Comment obtenir un contenu de qualité pour des matières complexes ?

Le concepteur d’un cours en ligne passe généralement beaucoup plus de temps à préparer le contenu qu’un formateur en présentiel.
Un travail approfondi est réalisé pour élaborer les objectifs, la structure du cours, l’approche pédagogique, rédiger les contenus, identifier le vocabulaire adéquat, trouver les exemples, préparer les exercices.
Ce travail peut d’ailleurs faire intervenir en parallèle plusieurs spécialistes de la matière enseignée.
Ensuite, ce contenu est validé par des experts et par des testeurs, et adapté en fonction de leurs remarques.
Ce n’est qu’après ces différentes étapes que le cours sera proposé aux apprenants.
Un formateur a rarement l’occasion d’effectuer un tel travail avant de donner un cours en salle !
Si la matière est vaste et complexe, le cours en ligne pourra atteindre une  bien meilleure qualité que le cours en présentiel.

Votre public a-t-il besoin de contacts humains ?

Des étudiants, pour qui les cours représentent l’activité principale, ont besoin de contacts les uns avec les autres pour se soutenir, se motiver, développer leur appartenance à un groupe. Dans ce cas, les cours en ligne pourraient remplacer quelques heures de cours mais certainement pas la totalité.
Par contre, le travailleur intégré dans une entreprise, qui suit ponctuellement un cours pour acquérir une compétence précise dont il aura besoin par la suite, n’a pas besoin de développer de nouveaux contacts.

La matière enseignée est-elle adaptée au e-learning ?

Bien sûr, certaines matières ne sont pas du tout envisageables dans le cadre d’un cours en ligne. Je n’apprendrai jamais le ski, ni l’œnologie de cette manière

Les matières enseignées ont chacune leurs particularités et leurs objectifs :

• l’apprentissage d’une compétence précise (Utiliser un nouveau logiciel, apprendre le code de la route,…)
• acquérir une meilleure méthode de travail (Comment gérer efficacement ses bookmarks,…)
• adapter son comportement (Se présenter à un entretien d’embauche,…)
• découvrir les bases nécessaires pour débuter une réflexion (A quoi faut-il penser avant de créer son site internet ? Par quoi commencer ? )
• échanges d’expérience entre professionnels (cours sous forme d’ateliers)

Pour choisir entre e-learning et présentiel, imaginez comment se passerait une formation en salle pour le thème que vous devez traiter :

• Les participants tireraient-ils un avantage du fait d’être en groupe, ou bien la matière implique que chacun suive de manière individuelle en écoutant le formateur ?
• Est-il nécessaire/utile de prévoir des simulations ou des exercices de groupes pour dynamiser l’apprentissage ?
• Les échanges entre participants seraient-ils positifs et appréciés ou plutôt une perte de temps sans intérêt, ou même un risque de conflit ?
• Le fait d’être en groupe ne risque-t-il pas de perturber la concentration nécessaire pour des apprentissages compliqués ?

En vous plaçant dans la situation d’apprentissage, vous vous rendrez vite compte si cette formation est plutôt compatible avec du présentiel ou avec l’e-learning.

L’effet de groupe apporte-t-il un plus à votre formation ?

Le groupe peut avoir un effet stimulant pour présenter les exercices comme des challenges et inciter les participants à être efficaces et créatifs (ou l’inverse : ils peuvent se sentir moins capable que les autres).
Par contre, l’e-learning est considéré comme un enseignement plus individuel.
Pourtant, toutes les techniques actuelles de communication, apportent une large palette d’outils qui ouvrent la porte à des exercices de groupe, même dans le cas de l’e-learning :
documents partagés, forums, réseaux sociaux, wikis…
Il est donc tout-à-fait possible d’imaginer des exercices de groupe très motivants dans le cadre d’un cours en ligne.

Les participants à la formation seront-ils éventuellement amenés à collaborer par la suite ?

Une formation est souvent aussi un espace de rencontre.
C’est principalement le cas lors de séminaires destinés aux indépendants ou patrons de PME.
Même si les participants viennent pour apprendre, c’est l’occasion idéale de nouer des contacts et d’échanger ses cartes de visite à la pause café.
Cela peut déboucher sur des partenariats, des contrats comme client ou fournisseur,…
Dans ce cas, le contact humain est certainement un plus.

Avez-vous peur d’un taux d’abandon élevé ?

On pointe souvent du doigt le taux d’abandon élevé dans les formations en ligne.
Ceci est un faux problème !
Si les gens abandonnent, ce n’est certainement pas à cause de l’e-learning proprement dit, mais tout simplement car ils ne se sentent « pas bien » dans cette formation.
D’ailleurs, les formations auxquelles je collabore ont moins de 10 % d’abandon
Pourquoi abandonnent-ils ? La formation peut être de mauvaise qualité d’un point de vue contenu ou pédagogique, ne pas correspondre à leurs besoins, manquer d’interactivité,…
Vous avez certainement déjà été dans le même cas lors d’une formation en salle : vous vous ennuyez, le cours n’est pas adapté à votre attente,… mais par politesse vous restez assis sagement à attendre la fin.
Si le taux d’abandon est élevé, ce n’est donc pas l’e-learning qui est à mettre en cause, mais bien le projet de formation en lui-même.

Comme vous avez pu le constater, le choix entre e-learning ou présentiel ne doit pas être réduit à des critères pratiques ou économiques.
De nombreux aspects pédagogiques et humains devraient intervenir dans votre décision.

Ces critères ne sont ni le résultat d’une enquête, ni le fruit d’un long travail d’étude. Il s’agit simplement des idées qui me passent par la tête, en vrac, en fonction de mon expérience personnelle de ce secteur.
J’espère toutefois que le résultat de cette réflexion vous aidera à faire le bon choix dans le futur. Et si d’autres facteurs vous semblent utiles à ajouter dans cette liste, n’hésitez pas à me les communiquer.