Posted by Domino | Posted in Google, Info, content curation | Posted on 25-04-2011
Je reviens sur le thème que j’avais déjà abordé dans mon billet précédent, pour expliquer, plus en détail, pourquoi le rôle du Content Curator devrait, d’après moi, aller un pas plus loin.
Lorsque je lis les articles qui traitent de « Content Curation », j’ai l’impression que l’on ne parle que d’experts qui sélectionnent et commentent, au jour le jour, des ressources relatives à leur secteur d’expertise… pour eux-mêmes. Chaque curator sélectionne des nouvelles ressources qui lui semblent utiles, compte tenu de ses propres besoins, de son propre niveau d’expertise, de ses propres objectifs.
Pour ma part, j’estime que le rôle de « content curator » doit aller beaucoup plus loin.
La curation ne devrait pas être pensée pour soi, mais pour les autres : les internautes. On ne peut sélectionner et commenter valablement des ressources du Web que si l’on exprime clairement à quel public ces ressources s’adressent, dans quel but et selon quels critères elles ont été choisies.
Finalement, quand on regarde des résultats publiés sur Pearltrees ou Scoop-It, qu’est ce qui nous dit que les ressources sélectionnées vont mieux nous convenir que les 10 premiers résultats sur Google ?
Ce ne sont pas les outils comme Pearltrees ou Scoop-It qui sont en cause, mais la manière dont ils sont utilisés.
Prenons un exemple hors du secteur technologique :
Si je m’intéresse aux roses (ce qui n’est pas le cas), je pourrais aborder ce thème suivant une multitude de points de vue.
Je peux être :
- un « amoureux des roses » qui veut les mettre en valeur en réalisant de beaux bouquets, les offrir, les soigner,…
- un horticulteur professionnel qui aimerait produire plus, mieux et à moindre prix
- une personne qui vient d’acheter une maison et qui cherche simplement quelques conseils de jardinage pour en planter dans son jardin
- un amateur de variétés anciennes qui aimerait en savoir plus et échanger ses trouvailles avec d’autres passionnés
- et ainsi de suite…
Il n’y a aucun jugement de valeur à apporter aux objectifs de chacun. Toutes ces personnes ont le même droit d’accéder à l’information dont ils ont besoin.
Dans ma vision « idéale » de la curation, il faudrait que chacun de ces internautes trouve (ou puisse se fabriquer) immédiatement une page structurée qui présente clairement un ensemble de liens commentés dont il a réellement besoin pour explorer le sujet. Et pas seulement quelques articles récents présentés en vrac !
En tant que jardinier amateur, j’aimerais y trouver des liens vers :
- des ressources qui me permettent avant tout de déterminer si la nature de mon terrain et sa situation géographique sont propices à la plantation des rosiers
- des conseils sur le choix des espèces à acheter en fonction de mes préférences (odeur, couleur,…) ou de l’orientation de mon jardin
- des ressources pour débutant sur la plantation et l’entretien des rosiers
- des pages spécialisés sur les maladies et la vermine qui pourraient attaquer mes rosiers et la manière d’y remédier
- des boutiques qui peuvent me vendre ce dont j’ai besoin
- des idées sur l’utilisation qui peut en être faite (bouquet, montage,…) pour en profiter au maximum
De cette manière, en tant que jardinier amateur, j’aurai la sensation immédiate de maîtriser le sujet, sans perdre de temps en recherches inutiles. Ce travail de curation effectué m’apportera réellement un plus par rapport aux outils de recherche actuels.
Malheureusement ce n’est pas le cas, chacune des personnes identifiées ci-dessus, devra effectuer un travail de recherche personnel sur Internet pour rassembler des ressources qui correspondent spécifiquement à ses besoins, à son profil, à ses objectifs.
Chacun dilapide ainsi des dizaines ou des centaines d’heures à effectuer un travail de « content curation » à titre individuel et privé.
Aujourd’hui les résultats du travail de « content curation », comme on peut les trouver sur Pearltrees, par exemple, ne prennent pas en compte cet aspect :
Si l’on fait une recherche sur un thème, comme « les roses », on obtient effectivement plusieurs collections de liens mais les auteurs n’indiquent nulle part à quel type de public ou à quel objectif cela s’adresse, ni sur quels critères ils ont été sélectionnés.
La curation passe là à côté de son rôle essentiel qui serait de fournir à l’internaute un ensemble représentatif de ressources fiables correspondant à ses besoins.

un exemple de Pearltrees Jardin ou une branche roses…
http://pear.ly/h6rz
Bonjour Domino,
Bien d’accord sur le fond de ta réflexion… Tout message posté sur le net cible un public, révèle une intention, etc.
Et le préciser permet peut-être à beaucoup d’internautes de gagner du temps.
Concernant Pearltree, cependant (que je découvre, certes ) il me semble que ce que tu réclames est fonction de la structure mentale du concepteur de tree. En ce sens, la réponse par l’exemple qui est faite par François le jardinier montre, il me semble, qu’il est possible de pratiquer Pearltree dans le sens que tu réclames.
De plus, si celui qui cherche de l’info sait ce qu’il cherche, il devrait pouvoir interroger avec plus de finesse les pearltree voisins des noeuds cognitifs qui l’intéressent.
On ne va pas certes trouver un pearltree complet qui corresponde à ce que l’on cherche, mais à chaque étage, chaque noeud, on est en mesure de répéter l’opération : qui sont les trees voisins ?
Le problème n’est-il pas tout autant pour le chercheur d’infos de savoir ce qu’il cherche que, pour celui qui publie l’info (le content curator), de la libeller de façon claire, logique et bien arborée ?
Merci pour ce commentaire Mediacteur.
Mais là tu parles d’internautes qui maîtrisent parfaitement leurs recherches sur Internet et qui sont capables d’un seul coup d’oeil d’évaluer la pertinence des liens proposés.
Malheureusement, 95 % des internautes (je tape ce chiffre au hasard) ne vont pas jusque là dans leur démarche.
Donc, oui, bien sûr, il faut conscientiser à la fois les producteurs d’information et les consommateurs d’informations.
Je m’y attaque notamment par la réalisation de cours en ligne via TechnofuturTIC. Mais il y a encore du travail en perspective…